Interviewé sur les mesures prises pour faire face à la sécheresse, le ministre de l’Agriculture reconnaît que la France a un « problème de ressource en eau » et se dit favorable pour la création de retenues collinaires.
Face au manque d’eau, 64 départements connaissent à ce jour des restrictions à divers degrés. 21 départements sont partiellement en situation de crise, notamment la Vendée, les Deux-Sèvres, la Vienne, le Loir-et-Cher, l’Indre, le Cher, l’Allier et même entière pour la Creuse. Dans ce cas, l’eau ne peut être prélevée que pour les « usages prioritaires » (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité). L’abreuvement du bétail reste autorisé mais l’irrigation des cultures est interdite.
« Nous avons un vrai problème de ressource d’eau », a reconnu le 16 juillet le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume sur RTL, plaidant pour la création de retenues d’eau. « On ne peut pas regarder l’eau tomber du ciel pendant six mois et en chercher les six autres mois de l’année », a-t-il fait valoir, précisant qu’il avait lancé « un grand chantier avec le monde agricole au niveau des Assises de l’eau« .
Pas de pluie depuis le 21 juin
« Depuis juillet 2018, la pluviométrie sur la France est marquée par un déficit qui perdure notamment sur les régions du Grand-Est, de la Bourgogne-Franche-Comté ainsi qu’en Auvergne », indique Météo-France. « Au mois de juin, les précipitations, encore déficitaires sur le Nord-Est, l’Occitanie, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Corse, ont été en revanche fréquentes et abondantes sur l’ouest du pays ». Cette année, « du 1er au 10 juillet, les pluies ont été quasi absentes sur la moitié nord », poursuit Météo-France, alors que des orages ont touché les régions des Pyrénées au sud du Massif central ainsi que localement en région PACA et sur le nord de la Corse. « Certaines villes dans le Nord n’ont eu aucune goutte de pluie depuis le début de l’été le 21 juin », a déclaré à l’AFP Patrick Galois, prévisionniste chez Météo-France.
Assèchement des sols
Si l’humidité des sols superficiels était proche de la normale jusqu’à juin, la canicule a contribué à assécher les sols. Depuis, « on reste dans des températures relativement élevées avec du vent, ce qui favorise l’évapo-transpiration », explique le prévisionniste. Selon l’indicateur de sécheresse de Météo-France, calculé depuis 1958, « on est en septième position des années les plus sèches », après des années de sécheresse historiques comme 1976 et 2003.
Concernant les nappes souterraines, au 1er juillet, à l’exception de la Corse, mieux lotie, les niveaux des nappes « se situ(aient) généralement autour ou en-dessous des niveaux moyens des mois de juin », selon le dernier bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Ces niveaux traduisent une recharge des nappes 2018-2019 peu abondante, du fait des précipitations faibles et parfois tardives durant l’automne et l’hiver.
Aucun changement notable n’est attendu dans les jours à venir, hormis une « petite dégradation dans la journée de jeudi avec possibilité de quelques pluies mais faibles dans une petite moitié Nord », précise Patrick Galois. A partir de dimanche, le beau temps devrait régner sur l’ensemble de l’Hexagone, avec des températures élevées, poursuit-il.
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